Comme D’Habitude …
La motivation de Pierre Margara est son enthousiasme pour la vie en général.
« Mes sculptures, je les fais par amour » dit Pierre Margara. L’artiste établi est connu pour ses sculptures gracieuses dont les formes organiques individuelles semblent communiquer avec leur environnement. Il s’avère également être un raconteur doué lorsqu’on l’interroge sur l’époque disco du Megève des années 70 lorsque la ville était un centre de musiciens, d’artistes et de vedettes.
En se baladant dans les ruelles pittoresques de Megève, on passe devant une belle sculpture : deux mains fines sur le clavier d’un piano. C’est un hommage au célèbre auteur-compositeur-interprète Jacques Revaux dont la chanson « Comme d’habitude » avait inspiré la version de Paul Anka connu dans le monde entier sous le titre de « My way ».
Ami très proche de Revaux, l’artiste et sculpteur connu habite à Megève depuis plus de 40 ans.
Juste à côté du restaurant Le Martagon de AAllard se trouve la salle d’exposition de Pierre Margara qu’il ouvre « sur rendez-vous uniquement ». Elle est remplie de
sculptures élégantes ultra-minces en bronze et en marbre.
Pierre Margara fait partie de la communauté et ses ouvrages sont dispersés dans les établissements de luxe des environs, comme le Hôtel Mont Blanc ou Les Fermes de Marie. Margara s’est également vu remettre le titre de Chevalier des Arts et des Lettres pour son œuvre. Mais lorsque l’on rencontre l’artiste génial de 69 ans, il ne parle pas de son succès. Il préfère continuer à travailler dans son studio situé à la périphérie de Megève, son chien Caravan à ses côtés. Seules les nombreuses photos sur le mur du fond de son studio trahissent sa vie sociale active de ces dernières décennies.
Les années disco de Megève
Dans les années 70, Megève attirait le Tout Paris et la haute société des quatre coins du monde. A l’époque, on passait l’été à St. Tropez et l’hiver à Megève. « C’était un sentiment de liberté, » se souvient M. Margara, « les boîtes étaient pleines de vedettes du sport, du cinéma et de la mode. Souvent, on ne connaissait même pas leur nom. Tout ce que l’on savait, c’était qu’ils étaient célèbres. On était invités à leurs chalets et on s’amusait beaucoup. »
On imagine très bien M. Margara comme le mec sympa qui commence une conversation avec tout le monde, peu importe qu’il s’agisse d’une rock star ou du mec de la boulangerie du coin. C’est comme ça qu’il a rencontré des gens comme Petula Clark, connue pour sa chanson Downtown qui grimpait les hitparades des années 60, ou qu’il a noué une amitié avec le groupe The Shadows pour lequel il a créé la sculpture d’une guitare Fender en bronze.
La première fois que Pierre Margara est venu à Megève, c’était en vacances avec des amis. Il a été tellement emballé par la beauté de la nature et de la communauté chaleureuse et accueillante qu’il a décidé de s’y installer.
« Souvenir, souvenir »
Parmi le grand nombre de collectionneurs qui apprécient son œuvre sont plusieurs personnalités du coin, comme le chef Emmanuel Renaut, l’un de ses « très bons copains ». M. Renaut possède un trophée créé par M. Margara pour le concours des chefs en ski qui se tient annuellement en France, compétition entre les chefs les plus sportifs. « Emanuel l’a gagné en 2012 » nous dit M. Margara. Un autre ami qui admire l’artiste et son œuvre est Frédéric Muffat, initiateur de Jumping Megève, évènement hippique annuel pour lequel M. Margara a également créé le trophée du gagnant.
Bien que l’époque des grandes boums semble révolue pour M. Margara, on le trouve des fois sur scène aux « 5 Rues », une salle de concerts qui, la nuit, bourdonne de vie. L’artiste possédant de multiples talents, il compose aussi des chansons de temps en temps et il aime le jazz. « Et vous savez » ajoute-t-il, sortant une autre anecdote de sa manche, « j’ai couru le New York City Marathon en 1985, mais je ne vous dirais pas mon résultat » rigole-t-il. Aujourd’hui, il préfère regarder le Tour de France à la télé ou prendre le diner avec ses amis. M. Margara aura sûrement pas mal d’histoires à raconter lors d’une douce soirée d’été à Megève, autour d’une bonne bouteille de vin rouge…
« Souvenir, souvenir » chante-t-il, avec le rire d’un homme qui sait profiter de la vie et de tout ce qu’elle a à offrir.
Text: Sandra Peifer
Photos: David Payr // friendship.is
25 août 2017