La Minutie D'Un Greenkeeper
Au célèbre club de golf de Crans-sur-Sierre, il prend grand soin des pelouses, des sentiers et des plans d'eau. Roland Dumoulin est un greenkeeper. On peut voir l'amour de son travail dans ses yeux.
Roland Dumoulin est proche de la nature. Depuis 14 ans, le greenkeeper travaille sur le terrain de golf qui porte le nom du célèbre golfeur Severiano Ballesteros à Crans-Montana - un parcours de 18 trous, situé à 1500 mètres d'altitude et entouré des plus hautes montagnes des Alpes. Avec ses collègues, il s’occupe de la beauté du terrain. Il porte une barbe de trois jours et un sourire aux lèvres. Il est bronzé par le soleil. Pas étonnant, son lieu de travail est presque exclusivement à l'extérieur. Et Crans-Montana est considérée comme une destination alpine des plus ensoleillées.
S’occuper de la pelouse, la couper au millimètre près, qu’elle soit saine et abondante n'est que l'une des tâches d'un greenkeeper. Roland s'occupe également des parcours et des surfaces d'eau, de l'élagage des arbres et de la verticoupe – tout le gazon est dégagé et débarrassé de mousse et de mauvaises herbes pour qu'il puisse mieux respirer. Mais un greenkeeper place aussi des trous et des drapeaux. Cela exige une intuition et une expérience particulières. C'est pourquoi il est presque indispensable qu'un greenkeeper joue lui-même au golf «Il faut pouvoir se mettre à la place du joueur d'un moment à l'autre, que l'on soit professionnel ou amateur. Et pour savoir si un trou est difficile, il faut l'essayer soi-même», dit Roland.
Ici, en montagne, la saison est plus courte qu’en vallée. Elle bat son plein de mi-mai à la fin octobre. Parfois, lorsqu'il neige plus tard, la saison est prolongée. Il existe également quelques différences entre le greenkeeping en haute ou en basse altitude. «Nous avons beaucoup moins de maladies qui sont causées ailleurs par la chaleur ou l'humidité. L'air est plus sain et plus frais. Et comme la saison est plus courte, tout doit aller particulièrement vite en début de saison.»
Les temps modernes sur le terrain de golf
Le rythme est certainement différent de ce qu'il l’était il y a 10 ou 20 ans. Cela s'explique aussi par les exigences et les attentes accrues des joueuses et joueurs. «En Suisse, le niveau est très élevé, les gens attendent la perfection. Mais c'est une bonne chose, car cela nous met au défi et nous rend plus performants. On ne s’ennuie jamais.» Les machines sont devenues beaucoup plus modernes avec le temps, tout comme les produits d'entretien qui contiennent beaucoup moins de produits chimiques et l'on prend soin de ne pas gaspiller d'eau. On évolue avec son temps, et on doit toujours être à la page. Surtout lors de tournois professionnels comme l'European Masters, qui comptent parmi les plus grands tournois ici à Crans-Montana. «Avant un tournoi professionnel, tout doit être absolument parfait, jusqu’au moindre détail. C'est pour cela qu’il y a plus de personnel à recruter», explique Roland.
Le soin, l'attention et l'amour de la nature
C'est ce souci du détail que le paysagiste qualifié apprécie particulièrement dans son travail. «Vous ne devez pas seulement faire le travail, vous devez le faire très bien et avec beaucoup de soin. Ce n'est pas un travail facile, comme vous pouvez l'imaginer.» Être en accord avec la nature est l’un des atouts dans le travail de Roland. «La nature et le temps changent constamment et sont souvent surprenants. Il faut en être conscient et s'adapter à la nature, travailler avec elle et non contre elle, sinon elle se défend.»
Ici aussi, la règle est la suivante: si vous faites bien votre travail, vous obtenez beaucoup en retour. Le commentaire des golfeurs est très important pour Roland, et contrairement aux autres clubs de golf, il n'y a pas de séparation aussi stricte entre ceux qui travaillent ici et ceux qui jouent. «Il y a un échange animé, les gens parlent beaucoup. De nombreux greenkeepers sont eux-mêmes membres du club. Et il m'arrive souvent de jouer avec les gens qui me voient normalement assis sur la tondeuse à gazon», dit Roland.
Text: Heiko Mandl // friendship.is
Photos: Heiko Mandl // friendship.is
20 mai 2019