Quand La Nuit Tombe, Dans La Montagne
La balade en raquettes et la luge nocturne sont spectaculaires, surtout à la pleine lune. Et tout particulièrement avec le guide qu'il faut.
Il est cinq heures et demie du soir à Crans-Montana. Pendant que d'autres jettent leurs bâtons de ski dans le coin et prennent un bain, nous rencontrons le guide Olivier Jacobs sur le parking d'Aminona, parce que notre programme sportif pour aujourd'hui ne vient juste que de commencer : au crépuscule, nous monterons vers le sommet avec des raquettes à neige et, quand tout le monde dort, nous descendrons toute la montagne en toboggan à la lumière de la pleine lune. Entre-temps, nous nous émerveillerons devant le panorama, mangerons de la fondue, boirons du vin et apprendrons comment Olivier a réussi à surmonter la plus grande crise de sa vie. Mais allons étape par étape.
"Bonjour tout le monde, ravi de vous rencontrer et désolé pour le retard, mais je reviens d'une randonnée à ski", dit Olivier en sortant énergiquement de la voiture. Il ouvre le coffre, sort trois paires de raquettes et nous les remet. Nous les bouclons pendant qu'il passe de la tenue de ski de randonnée rouge à la tenue de sport noir du soir. Il ressemble à un petit garçon - excité, un peu surexcité, plein d'énergie. Il rit beaucoup. Presque plus qu'il ne parle. "Alors les gars, allons-y!"
Partie n°1: La raquette
Et nous partons. Il faut marcher les jambes écartées avec les attaches en forme de raquette de tennis sous la semelle. Mais on s'y habitue rapidement, et les bâtons aident aussi. C'est moins fatigant que prévu et nous pouvons même admirer la vue magnifique sur le Valais à notre droite. "Regardez comme c'est beau", nous dit Olivier - ou à lui-même, difficile à dire exactement.
Depuis 2014, Olivier est propriétaire d'Adrenatur, une agence de loisirs. En hiver, il propose des randonnées à ski, des randonnées en traîneau de nuit ou en traîneau à chiens, en été du canyoning, du VTT ou du parapente. Et il y a aussi un parc d'aventure. "Tout avec de l'adrénaline", dit-il en riant. On lui demande une photo, mais Olivier ne sait pas comment prendre la pose: "D'habitude, je ne fais pas ça." Riez comme toujours ", lui disons-nous.
Après environ 20 minutes, le sentier devient plus raide, plus étroit, plus boisé, encore plus beau. Le crépuscule transforme les conifères couverts de neige en un décor de livres d'images, une clairière en un décor de conte de fées à couper le souffle. Derrière la colline suivante, alors que le ciel rose devient bleu nuit, une première surprise nous attend: Jacky, propriétaire de la cabane "La Cabane de la Tièche" et notre chauffeur de Ratrac pour ce soir, nous accueille avec du bacon finement tranché, du jambon cru, du fromage et d'autres spécialités de la région. On aura du pain et du vin avec.
Pendant que nous savourons avec bonheur les délices inattendus, Olivier nous parle des constructions de cordes, des chutes d'eau et des ponts suspendus dans le parc d'aventure et des scooters de descente, particulièrement populaires en été. Il parle des randonnées à ski et des randonnées à la neige qu'il aime tant. Des gens gentils qu'il rencontre et qui reviennent sans cesse. "Pour moi, le Valais est un immense parc d'aventure d'adrénaline. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, parce que nous disposons de tout ici ! C'est vraiment génial!" Et il rit à nouveau.
Partie n°2 : L'ascension de la montagne et l'arrêt
Jacky nous emmène dans la montagne avec sa dameuse. Il fait de plus en plus froid. Dans la vallée, les lumières brillent et scintillent, devenant de plus en plus petites comme si vous montez dans le ciel nocturne en avion et que vous laissez la terre derrière vous. Après dix minutes, nous arrivons à la Cabane de la Tieche, notre cabane, qui porte un épais chapeau de neige. Nous entrons dans la petite maison et sommes à nouveau surpris: notre table est déjà mise. Et nous sommes les seuls invités ce soir. Nous trinquons avec une mini tasse de vin chaud (il nous reste encore à faire de la luge!) et demandons à Olivier de nous raconter son histoire. Et il commence.
Il y a 12 ans, sa petite amie a eu l'idée de déménager de Belgique, son pays natal, à Crans-Montana. Olivier a suivi sa suggestion avec plaisir: il a abandonné ses postes de professeur de sport et de commis aux assurances et a déménagé avec elle dans l'endroit qu'il connaissait depuis son enfance. Seulement trois jours plus tard, sa petite amie l'a quitté, laissant Olivier, le cœur brisé et sans projet. C'était une période très difficile, mais l'air de la montagne guérit toutes les blessures, et tout s'est finalement bien passé pour Olivier: "Valérie et moi nous nous sommes mariés en avril dernier ", dit-il et nous montre la photo de mariage sur son smartphone, "je crois que tout arrive pour une raison". Autour d'une fondue avec du pain croustillant, nous parlons d'amour, d'abandon et de bonheur, mais ensuite nous devons repartir: maintenant, c'est la descente!
Partie n° 3: Descente dans la nuit
We have to pull our sleds for the first hundred metres. The full moon glows above, illuminating the path, so we could actually do without our headlamps. Just before we start, Olivier asks us to turn them off and take it all in. "Listen. You hear? Nothing! Just nothing. That's so cool!" The silence is so big that you can actually hear it. And off we go. The ride is fast and we cheer as we speed down the mountain, enjoying ourselves like children. The course is so long that it takes about thirty minutes to get back to our starting point, including breaks we spend alternately admiring the view of the moon and the valley. It is ten o'clock in Crans-Montana. We will sleep very well tonight, as will Olivier. At home, where Valérie is surely waiting for him.
Text: Martha Miklin // friendship.is
Photos: Heiko Mandl // friendship.is
4 avril 2018